Après l’acquisition du terrain boisé attenant, le projet naît d’un geste simple : réorienter la maison vers la forêt, ouvrir l’habitation à ce paysage qui, jusque-là, restait en retrait. Deux extensions en ossature bois composent une implantation en U, tandis qu’une ouverture centrale dans l’ancien mur aveugle complète le dispositif: la maison se projette dans le site et les vues se diffusent. Les percements des extensions, choisis avec soin, cadrent la forêt comme des tableaux impressionnistes. Le bardage aux tonalités ocres, en écho aux pins du site et aux feuillages d’automne, unifie volumes neufs et bâti rénové ; un fin travail de modénatures (poteaux, profils, claire-voies) installe un relief mesuré. À la nuit tombée, la façade devient une dentelle de bois, laissant apparaître la profondeur de la maison. L’une des extensions, sur deux niveaux, est décaissée : son socle en béton, semblable à une roche entaillée, apporte la hauteur attendue jusque dans les combles. À l’intérieur, une palette naturelle rassemble les espaces : chêne pour boiseries et agencements, enduits minéraux aux murs, cheminée en blocs de grès de Fontainebleau taillés — la pierre même des rochers voisins. L’îlot en inox brossé réverbère la lumière et les ombres des arbres. La mission inclut le mobilier : pièces fixes dessinées sur mesure et meubles mobiles pensés comme des compagnons de matière et d’usage, prolongeant le récit de la maison. Ici, paysage, façades et intérieurs entrent en résonance : tout naît du dialogue avec le site, un lieu juste, habité, in sinu.